Des matériaux routiers utilisés pendant de plus ou moins longues périodes et aujourd'hui interdits sont reconnus comme pouvant entraîner des problèmes de santé pour les travailleurs : c'est le cas des enrobés amiantés. Il s’agit de couches qui composent les infrastructures routières (autoroutes, routes, trottoirs, parkings, pistes cyclables, zones de stationnement, etc.). Ces couches sont composées de granulats de différentes tailles (graviers, sable, etc...) liés avec du bitume. Les fibres d’amiante peuvent avoir été introduites par l’homme ou s’y trouver naturellement, dans de plus faibles quantités.
Jusqu’au milieu des années 90, certaines couches de roulement ont été réalisées avec des enrobés pouvant contenir de l'amiante, autour de 1 % de la masse totale et généralement de la chrysolite. La répartition par type de réseau et par région est hétérogène.
Quelle réglementation ?
Il faut se référer à la circulaire du 15 mai 2013 portant instruction sur la gestion des risques sanitaires liés à l'amiante dans le cas de travaux sur les enrobés amiantés du réseau routier national non concédé qui n’a pas été publiée au Journal Officiel.
Quelles étapes ?
Le maître d’ouvrage, lors de la conception, et l’employeur lors de la réalisation des travaux, ont pour obligation de signaler la présence d’amiante à l'entreprise et/ou tout intervenant sur des couches d'enrobés, et donc de diligenter les études et analyses préalables nécessaires pour caractériser les matériaux de chaussée.
Pour les professionnels, il s’agit donc, dans un premier temps, de qualifier les enrobés à l’aide d’informations (formulation des matériaux, âge de la couche, etc.). En fonction, il sera nécessaire de réaliser une cartographie du potentiel de présence de fibres d’amiante sur les lieux. À ce sujet, la liste des critères techniques est en cours de définition. Il faut ensuite procéder à des analyses. Ces analyses se font sur des prélèvements par carottage. Les carottes issues de prélèvements routiers multicouches doivent être fractionnées par couche homogène, chaque couche étant ensuite concassée avant envoi au laboratoire afin de permettre une analyse « à coeur ». Lors de ce prélèvement, en cas d’émissions de poussières, le diagnostiqueur doit, bien entendu, prendre toutes les précautions nécessaires d’une part vis-à-vis des riverains et aussi des travailleurs (information, mesure, etc.). Une procédure à destination des entreprises et en cours de rédaction pour maîtriser les émissions de poussières.
Enfin, la gestion des déchets de chantier contenant de l'amiante doit faire l'objet d'une attention et de prescriptions particulières.
Publié le 30 Octobre 2015