L’analyse de l’amiante en laboratoire est complexe et d’autant plus depuis la réglementation de 2012. De nouvelles parts de marché et des innovations techniques émergent.
L’inhalation des fibres amiante est dangereuse. C’est pourquoi on distingue deux types de matériaux avec des dangerosités bien distinctes : Les matériaux dits « friables » qui peuvent être libérés dans l’air et au moindre choc. Et les matériaux dits « non friables » qui contiennent de l’amiante mais dont les fibres ne sont libérées dans l’air qu’en cas de dégradation ou s’ils sont sollicités mécaniquement (ponçage, perçage etc.).
Eurofins fait partie des laboratoires chargés d’analyser ce matériel toxique et dangereux pour la santé. Ce laboratoire d’expertise depuis plus de 15 ans analyse entre 900 et 1200 échantillons par jours de fibres amiantes et synthétiques au sein de ses sept laboratoires accrédités. Depuis l’obligation de diagnostic de l’amiante en 2012, le laboratoire aaugmenté sa capacité analytique par la création de nouveaux sites. Le dernier en date, est situé à Vergèze et est accrédité depuis le 1er avril 2015. “ La demande d’analyses a augmenté grâce à la volonté des pouvoir publics d’augmenter la sécurité de la population”, affirme Pascal Haller, directeur technique d’Eurofins.
Analyser l’amiante en laboratoire est un métier technique et spécifique qui nécessite une expérience de terrain, plusieurs mois de formation en interne, selon Eurofins. Pour acquérir des microscopes, il faut également s’armer de patience car les microscopes à transmission sont des équipements coûteux conçus pour la recherche scientifique. Les équipements de mesures sont de plus en plus performants en termes d’imagerie et sont donc de plus en plus rapides. “Depuis 2012, on analyse de plus en plus de diagnostics avant travaux, plus complexes, Eurofins a par conséquent embauché et formé de nouveaux collaborateurs”, ajoute le directeur technique d’Eurofins.
Des techniques pour analyser l’amiante
Deux étapes d’analyse sont prévues si au terme de la première, on ne trouve pas de traces d’amiante :
Première étape : le MOLP (Microscopie optique à lumière polarisante) qui doit permettre de déterminer la signature “optique” des différentes formes d’amiante. Cette technique est limitée en résolution.
Deuxième étape : au META (Microscopie electronique à Transmission analytique), l’amiante est identifiée selon trois paramètres qui sont sa Morphologie, sa composition chimique élémentaire et sa structure cristallographique.
La recherche des fibres d’amiante dans l’air ambiant est, depuis le 1er juillet 2012, réalisée par le META qui a remplacé le MOCP (la Microscopie Optique à Contraste de Phase). Elle est utilisée dans le cadre des réglementations du travail d’une part (obligation pour l’employeur) en fin de travaux de retrait ou d’encapsulage de flocages et calorifugeages, avant de démanteler l’enceinte de confinement et de la santé publique et d’autre part lors d’un diagnostic (c’est une obligation pour le propriétaire du bâtiment et la mesure est réalisée par un laboratoire agréé par le ministère de la Santé). Cette technique doit être utilisée pour toutes les mesures réalisées dans l’environnement d’un chantier. Le comptage sur le META peut prendre plusieurs heures et dépend du seuil recherché. En juillet 2015, la valeur limite d’exposition professionnelle sera divisée par 10.
La volonté de l’Etat pour l’amiante ces dernières années semble avoir porté ses fruits, les valeurs d’exposition baissent et le réglementation permet de plus fiables diagnostics. Cependant, la réglementation européenne est encore aujourd’hui différente selon les pays. Des efforts restent à fournir pour éradiquer ce matériau hautement toxique.
Publié le 7 mai 2015